La musique électronique telle que nous la connaissons aujourd’hui serait bien différente sans la contribution des femmes. En effet, deux pionnières des années 60 nous ont ouvert la voie à ce style musical qui nous transporte et nous fait vibrer aujourd’hui.
Commençons par évoquer la créatrice de l’Oramics, Daphne Oram, notre première pionnière qui a conçu la première machine de composition électronique.
Son voyage débute dans les années 40 alors qu’elle travaille à la BBC, où elle consacre ses heures libres à expérimenter avec des magnétophones et le son synthétique.
C’est durant cette période qu’elle réalise sa première œuvre pour platine, intitulée « Still Point » de early electronic.
Forte de ses ambitions, elle décide de créer son propre studio de composition électronique et développe une technique novatrice de dessin sonore : l’Oramics.
L’Oramics permet de modeler le son en dessinant des formes sur des bandes de film claires, une bande pour la hauteur et une autre pour contrôler le volume, le timbre ou encore le vibrato.
Cette création aura un impact sur le processus de création de musique électronique.
Notre deuxième pionnière est Delia Derbyshire, une diplômée en mathématiques et musicologie, mais surtout une révolutionnaire dans les domaines de la création musicale.
Elle est une figure d’influence majeure auprès des artistes psychédéliques et électro.
Ses explorations sonores, telles que l’utilisation du son d’objets frappés ou encore l’exploitation d’un générateur sinusoïdal mélangé à l’aide de magnétophones, ont permis de créer quelque chose que les instruments numériques de l’époque ne pouvaient pas encore reproduire : du son électro.
De plus, c’est à elle que l’on doit l’incontournable bande son de la série de la BBC « Dr Who ». Cependant, elle ne sera jamais créditée sous son nom et n’aura donc pas la reconnaissance et les crédits qu’elle mérite.
Aujourd’hui, les femmes sont bien plus reconnues dans ce monde de la nuit.
À part égale des hommes ? Non, nous n’y sommes pas encore là..
Le sexisme est toujours présent dans cet univers de la musique, même si il n’est pas volontaire, il est ancré dans cette société qui fait douter les femmes quant à leur talent et leurs place dans ce milieu de la nuit.
Des progrès sont, quand même, à constater.
On constate une évolution parmi les festivals internationales de musique, Aujourd’hui, 21% des artistes représentés sont des femmes contrairement à il y a seulement 15 ans ou ce n’était que 2% de représentations féminines.
Ce n’est évidemment pas encore équitable, c’est pourquoi des collectifs féminins se créer afin d’insuffler le changement sur le terrain. (ex : Vénus club, Écoute meuf, burenhinder…)
Comment ?
- En créant des formations et ateliers afin de sensibilisé aux inégalités.
- En repérant de jeunes dj afin de les propulser sur le devant de la scène.
- Et finalement en instaurant un climat de bienveillance et de non jugement afin de permettre aux femmes d’apprendre entre elles le métier de dj.
Future Female Sounds est une organisation international et gratuite qui a été créé dans le but d’enseigner gratuitement aux femmes et aux minorités de genres des techniques du mix et de gestion de le carrière.
Ce qui permet aux femmes d’avancer dans leur projet de djing sans subir et faire face à la pression masculine et le sexisme intériorisé dans ce monde masculinisé.
Une bonne alternative local, ici à Bruxelles est FUTURGROOVES, un endroit de partage et de création avec un esprit d’équipe fort et mis en valeur.
Notre but est de promouvoir la musique contemporaine à tous et par tous les moyens.
Avec des cours de production musicale, des cours de djing pour tous les niveaux, que ce soit débutant ou intermédiaire, mais aussi des cours d’initiations musicales pour les plus petits.
Il est aussi encourageant de voir des artistes talentueuses telles qu’ Amelie Lens, Sara Laundry, Charlotte de Witte, Anetha, Indira Paganotto, Nina Kraviz, Peggy Gou, Fatima Hajji, Sama Abdulhadi et bien d’autres désormais en tête d’affiche des plus grands événements électroniques à travers le monde.
Cependant, il est important de reconnaître que des progrès restent à faire. Malgré l’émergence de ces talents féminins, le monde de la musique électronique reste marqué par le capitalisme, le patriarcat, le sexisme et le racisme. Ces réalités sont en décalage avec les valeurs initiales de cet univers, qui, à la base, trouve ses racines dans la culture queer et afro-américaine de Détroit, là où la techno a vu le jour.
En conclusion, il faut continuer à se battre, ne pas lâcher et affronter ses peurs.
Continuer à promouvoir la diversité, l’inclusion et l’égalité dans l’industrie musicale est fondamental à l’épanouissent de toutes ses artistes afin qu’elle soit reconnues pour leur talent et leur contribution à cet univers créatif et qu’elle ne soit pas cacher dans l’ombre des hommes et du sexisme ancré.